Campagne en Bretagne

Kaleunt et moi nous nous lançons cette année dans une campagne avec la règle SPQR. Cette règle permet de jouer, à l'échelle de l'escarmouche, des affrontements dans l'antiquité.

Je joue des romains, du début d'empire, Kaleunt aligne des bretons. Chaque troupe est constituée de héros, avec des capacités spéciale, et d'unités de soldats anonymes, agissant en groupe.

Règles de campagne :
La campagne se déroule en 5 parties de taille croissante : 600, 800, 1000, 1200 et 1500 pts.
1 seul héros autorisé pour les deux premières parties, puis 2 à 3 selon l'envie de chacun dans les parties suivantes.

Les héros gagnent de l'expérience et progressent comme décrit dans le livre de règles.

Pour simplifier le suivi des troupes nous avons retenu une unique règle : à partir de la seconde partie la liste de chaque joueur doit contenir les unités de la partie précédente. Il est possible de faire évoluer la taille de ces unités. Exemple : J'ai une unité de 5 légionnaires à la partie 1, je dois avoir au moins une unité d'au moins 5 légionnaires à la partie 2.

Contexte :

Nous sommes autour de l'an 60, en Bretagne, plus précisément sur le territoire des Icenes, dans le sud-est de l'actuelle Angleterre.

Le roi Prasutagus vient de mourir après une quinzaine d’années de conflit larvé avec les romains, désormais bien implantés sur l'ile.

Conformément au droit romain, le territoire des Icenes et leurs bien appartiennent désormais à l'empereur Néron. De son côté, le roi les a légué conjointement à ses filles et à l'empereur, espérant ainsi préserver la relative indépendance de son peuple.

Sans en tenir compte, les romains s'emparent violemment des propriétés des Icenes, à commencer par leur bétail afin de ravitailler les troupes envoyées maintenir la paix en cette période trouble.

Scenario 1 : Ravitaillement

Scenario : "Livestock raid" page 36 du livre de règle.

Les romains, en attaque, doit s'emparer du plus grand nombre possible d'animaux d'élevage. Les bretons doit cherche à protéger leur troupeau.

La capture d'un animal consomme à elle seule l'une des deux actions que les figurines d'une unité peuvent réaliser dans un même tour.

Pour gagner, les romains doivent s'emparer d'au moins la moitié des animaux, soit deux.

Chaque joueur dispose de 600 pts, ne peut aligner qu'un heros et aucune cavalerie.
 
Romains : 
 
Héro :
Titus, décurion issu d'une famille de la basse noblesse, il espère monter rapidement en grade grâce aux événements en cours en Bretagne. Soumettre les Icènes ne semble pas une tâche particulièrement difficile.
Doté d'un charisme naturel il est une source d'inspiration pour ses hommes, ces derniers bénéficient d'un bonus de moral en sa présence. Il est de plus très habile avec son glaive, un adversaire doit si reprendre à deux fois pour le toucher.

Troupes :
Titus est entouré de 10 légionnaires, soldats de métiers bien entraînés, efficaces en groupe lors d'un corps à corps et avec un bon moral. S'ajoute 14 axillaires, divisés en deux groupes de 7. Moins efficace au combat ils sont bien équipés et sont a priori capable d'encaisser correctement les coups. Leur moral est moins fiable.

Bretons : 

Héro :

Le chef Breton ronge son frein depuis la mort du roi Prasutagus . Il espère bien que Boudicca, femme du défunt roi, entrainera son peuple sur le chemin de la révolte. Il espère ainsi accroitre son territoire, ses richesses et se libérer de la domination romaine. Doué d'une musculature impressionnante il est capable de briser un bouclier en deux avec un unique coup de glaive et peut assommer un adversaire d'un simple revers de son bouclier.

Troupe :
Une dizaine de guerriers bien armés et entrainés, auxquels se sont ajoutés 10 paysans locaux, prêt à tout pour défendre leurs troupeaux. Ayant flairé le combat à venir, 5 skyclad, sorte de beserker combattant nu, se sont joints à la troupe.


Déploiement : 

Contraint de se déployer au centre de la table, dans la zone verte ci-dessous, les bretons se placent de manière à faire écran entre les romains et leur bétail. Les skyclad sont déployés un peu à l'écart, dans une positon leur permettant d'intervenir rapidement partout.

Les romains se déploient dans les zones bleues et divisent leur force en deux. D'un côté Titus avec les 10 légionnaires, de l'autre les deux groupes d'auxiliaire.
L'objectif est d'engager rapidement les guerriers gaulois avec les légionnaires pour les immobiliser et ainsi laisser le temps aux auxiliaires de s’approprier le bétail.



Déroulement de la partie :

Dans un premier temps les romains temporisent, ils souhaitent profiter de l'avantage conféré à celui qui engage le combat. Après une première série de manœuvres au premier tour, les romains déclenchent des charges au second tour, profitant d'actions bonus offertes par l'utilisation de cor dans chacune des unités.

Les légionnaires chargent les guerriers et un groupe d'auxiliaire les skyclad. Seul le second groupe d'auxiliaire reste à distance des villageois bretons, dans une attitude provocante.

Les corps à corps s'engagent, sans provoquer beaucoup de perte.

 

A leur tour, les bretons ripostent, et les villageois chargent. Bien mal en a pris les romains de laisser un tel avantage aux bretons, ceux-ci bénéficient d'un bonus important d'attaque s'ils chargent avec un groupe suffisamment nombreux. Après un round de corps à corps sanglant, seuls deux auxiliaires sont encore debout.

S'en suit deux tours sans grand changement, les corps à corps se prolongent. Le chef breton se joint aux guerriers pour affronter Titus et ses légionnaires. Les skyclad tombent l'un après l'autre, en défendant chèrement leur vie. Les deux auxiliaires restant font de même face aux villageois, mais bientôt un seul reste debout.

L'affrontement entre les légionnaires et les guerriers est équilibré, mais tend à pencher en faveur des bretons s'il vient à durer. Dans une tentative de faire pencher la balance en sa faveur Titus décide alors de défier le chef Breton en duel, espérant le vaincre et ainsi démoraliser les guerriers restant. A peine eu-t-il crié son défi au chef qu'un magistral coup de bouclier l'envoya au sol, sonné. Le chef breton n’eut plus qu'à l'achever au sol. Les légionnaires tenir un tour supplémentaire avant de prendre la fuite.



Dans le même temps, les auxiliaires finirent par se débarrasser des skyclad et se portèrent à la rescousse de leur camarade encerclé par les villageois. Une fois débarrassé de ceux-ci, le groupe d'auxiliaire encore suffisamment nombreux mis la main sur un cochon et s'empressa de fuir le village, poursuivi par le chef breton. De son côté, l'auxiliaire esseulé se jeta en travers de la route des guerriers pour couvrir la fuite de ses camarades. Il survécu de nouveau à plusieurs rounds de corps à corps seul contre cinq. Il parviendra à rejoindre le camp de sa centurie, tard dans la nuit, couvert de multiples blessures.






Titus sera finalement retrouvé le lendemain, grièvement blessé et démoralisé. Il ne sera pas capable de commander de nouveau avant un certain temps.

Les bretons remportent une première victoire, car un unique cochon a été dérobé par les romains. Les bretons ont protégé plus des trois-quart de leurs troupeaux, et porté un coup au moral des romains.

Merci Verburyc pour ce beau débrief.

Une partie beaucoup moins statique et monotone qu'on pourrait le penser car en fait, même si les fronts sont stables plusieurs tours, il se passe des choses intéressantes et des rebondissements dans chaque combat. C'est à celui qui fera craquer l'adversaire le premier, ce qui est assez réaliste finalement.

Je retiendrais plusieurs leçons de ce premier affrontement :

- l'intérêt de disposer d'un cor, ou d'un carnyx, parmi les troupes, pour bénéficier d'une action supplémentaire une fois par partie,

- l'impact redoutable d'une charge britonne lorsque l'on dispose d'une force d'au moins dix hommes (10 dés en plus),

- l’efficacité confirmée du Talent Shield Bash, qui, en cas de réussite enlève deux PV, interdit l'usage par l'adversaire de son bouclier en défense (donc un seul jet de sauvegarde) et permet de le mettre à terre en cas d'échec au test d'agilité.

Cela dit tu m'as quand même pris un cochon, et c'est insupportable. Et comme en plus tu as pillé ma cervoise (tiède) dans mes autres villages, attends-toi à quelques belles embuscades contre tes colonnes de ravitaillement dans les mois à venir.

RdV, sans doute en novembre, pour un scénario "Caravan" en 800pts. 

Cochon qui s'en dédit !

 
 

D'une habilité particulièrement redoutable avec son épée, il a gagné une réputation de bretteur hors pair. Il combat régulièrement sans son bouclier, pour être plus libre de ses mouvements, utilisant dans sa main libre une dague. Cela est suffisamment rare dans une légion romain pour être notable.
Ses actions héroïques précédentes ont aussi eu pour conséquence que l'on souffle désormais dans la troupe qu'il serait protégé par les dieux et serait presque inatteignable dans un corps à corps.


 


Les romains, ignorants de l'embuscade en préparation par les gaulois, se trouvent au centre de la table, sur une route. 



Ils se déploient avec l'ensemble des auxiliaires en colonne sur la droite, les prétoriens en arrière garde et les légionnaires sur le gauche. Titus se situe au centre de la formation.

La colonne romaine en formation de marche

Déroulement de la partie
Alors qu'ils s'aventurent hors d'une forêt, sur la route de Londinium, les romains sont surpris par le son de plusieurs cornes autour d'eux. La minute suivante, surgissant sur leurs flancs, la bande de bretons de Catobelinos les prend en embuscade.
Sur le flanc droit des romains se trouve les berserks, toujours aussi peu vêtus, ainsi que les guerriers lourdement armés. Sur leur gauche surgis une bande de paysans légèrement armés. Les deux derniers groupes se placent de manière à barrer la route à la caravane.


 

Le piège se ferme

Rapidement les soldats professionnels réagissent. Se joignant aux prétoriens Titus prends l'initiative de couvrir le flanc le plus menacé, à droite. Les légionnaires avancent eux à gauche, en faisant face aux villageois, pour couvrir l'avancée des auxiliaires. L'objectif est d'avancer autant que possible du bord de table avant de devoir engager le combat avec les bretons, afin de profiter de la moindre ouverture pour mettre à l’abri la caravane.


 

Gardant l'initiative, les bretons s'approchent et se font menaçants. Les villageois, déterminés à récupérer leur bétail, chargent les légionnaires. L'effet de choc est dévastateur et, à mon grand désarroi, provoque autant de dégâts que sur les auxiliaires à la partie précédente, 4 légionnaires sont éliminés dès le premier corps à corps. En riposte, ils mettent hors combat autant de villageois, match nul pour le moment.

La charge des villageois

 

A leur tour, les guerriers engagent les prétoriens. Ils seront surpris par une volée de pilum. Celles-ci n'occasionne aucun dégâts mais casse l'élan des bretons, équilibrant le combat dès le premier round, malgré l'avantage numérique conséquent de ces derniers. Ils perdent de plus l'usage de leur bouclier, ils deviennent alors plus vulnérables.


 

Pendant ce temps, les beserks contournent la formation romaine pour engager les auxiliaires, et font des dégâts importants rapidement.
S'ensuit plusieurs phases de corps à corps confuses, mais déterminantes. Les villageois parviennent à mettre en déroute les légionnaires, dont les trois derniers préfèrent fuir le combat pour se mettre à l’abri des coups.


 

Les auxiliaires se regroupent, après avoir hésité à forcer le passage, pour encercler et éliminer l'ensemble des berserks, dont la force réside dans le choc, et non l'endurance. 
Le prétoriens font dans un premier temps jeu égal avec les guerriers, malgré la différence de nombre, mais ils tombent l'un après l'autre. Sentant le besoin d'un exploit individuel pour soutenir le moral des troupe Titus défie en combat singulier Catobelinos. Fort de sa précédente victoire celui-ci accepte.


 

Après plusieurs échanges de coups, Catobelinos s'écroule, lardé de coup de dague et de coupures dues à l'épée de Titus. Ce dernier s'en sort indemne, renforçant ainsi son image d'intouchable. 
Pendant ce temps, les prétoriens restants décident eux aussi de fuir le combat, malgré le renfort apporté par les auxiliaires. Ces derniers, après avoir éliminé les berserks ont rapidement défait les paysans restant et ont pu se dégager pour encercler les guerriers.
 

Surpassés en nombre, les bretons prennent la fuite

Avec leur chef à terre, et un unique wagon de la caravane en leur possession, les quelques guerriers bretons restants préfèrent disparaitre dans les bois en emportant avec eux leurs blessés.

La colonne reprend sa progression

 

La colonne romaine se reforme après avoir enterré ses morts et chargé ses blessés sur les chariots restants et reprend sa route vers Londinium. La réputation de Titus sort de plus grandie de cet engagement. Arrivé en ville, il est décidé d'entreprendre, en représailles, le sac de plusieurs villages bretons
Catobelinos s'avère n'être que légèrement blessé, il pourra continuer à mener ses hommes au combat.

 

Déploiement : 

 
 
 


 

Le corps à corps principal

Les légionnaires achève les villageois sur le flanc droit

Les skyclad finiront débordés par les auxilliares

Les frondeurs restent à distance des combats tout l'engagement

 

Merci Verburyc pour ce magnifique debrief.
Notre partie d'hier, en pleine nuit londonienne, fut exceptionnelle, et notamment ce duel de rue épique entre un Catobelinos vengeur et un Caïus adepte du Dual weapon fighting et du Rain of blades.

Une petite règle oubliée cependant, concernant le Shield Bash (p.50), même si le choc du bouclier ne fait aucun dégât la cible doit réussir un test d'agilité ou se retrouver Knockdown. Je m'en souviendrai dorénavant car cela aurait pu abréger les souffrances de Caïus dont je te laisse narrer le désarroi.

Rendez-vous en septembre pour l'ultime bataille de cette campagne sur le site des Longues pierres.

Le sac du village de Catobelinos par la troupe de Caïus appelle vengeance. Pour cela le chef breton imagine un plan osé, permettant d'infiltrer de nuit la cité romaine où campent Caïus et ses hommes. Le but est bien évidement de faire le plus de dégâts possible avant que les défenseurs ne puisent s'organiser.

Scenario 4 : Incendie nocturne

Catobelinos s'est adjoint les services de 5 cavaliers pour prendre de vitesse les défenseurs romains, en plus de ces hommes habituels. Il a aussi été rejoins dans son combat par le druide Cartuator, source de motivation pour les guerriers du chef breton, y voyant une faveur de leurs dieux.

Déploiement : 

Les troupes après déploiement

 

Partie :

 

Fin du premier tour vu des romains

Et des bretons

 

L'approche se poursuit

Lors du tour suivant, l'initiative revient aux bretons. Ceux-ci poursuivent leur avancée. Ils s'approchent suffisamment pour me mettre en position de les attaquer, ce que je fais dès mon tour sur ma droite. Mes légionnaires engagent les skyclad, neutralisant ainsi leur charge dévastatrice. Un groupe d'auxiliaire engage les guerriers, accompagnés par le druide, dans le but de les ralentir. Sur ma gauche, j'encercle avec mes prétoriens et mon second groupe d'auxiliaires la cavalerie bretonne, imprudemment avancée.

 

Corps à corps sur la droite romaine

Encerclement de la cavalerie

 

Le piège se referme sur l'aile droite romaine

Caïus, au centre, se porte au secours de ces hommes, pendant que l'aile gauche arrive en renfort

Caïus et Catobelinos se retrouve de nouveau face à face

 

Le combat des chefs

Le dernier légionnaire tombe sous les coups des guerriers bretons

 Conclusion

Merci Verburyc pour ces merveilleux compte-rendus qui nous replongent près de 2000 ans dans le passé.

L'aventure se terminera demain. Et si elle s'achève, pour Catobelinos et Cartuator, au pied du Grand Menhir, ils pourront alors fièrement participer au grand banquet de Toutatis, n'en déplaise à Jupiter.

Rendez-vous dans la plaine à 10h30 !